L’effacement du casier judiciaire est une étape clé pour repartir sur de nouvelles bases, tant sur le plan personnel que professionnel. Cependant, certaines erreurs fréquentes peuvent ralentir ou compromettre cette démarche. Découvrez les pièges à éviter et les bonnes pratiques pour mener votre demande avec succès.

Sommaire

  1. Initier une procédure d’effacement du casier judiciaire sans avoir procédé à certaines vérifications
  2. Fournir un dossier incomplet
  3. Ne pas respecter les délais légaux pour initier la procédure aux fins d’effacement du casier judiciaire
  4. Adresser la demande d’effacement à la mauvaise personne
  5. Conclusion

Initier une procédure d’effacement du casier judiciaire sans avoir procédé à certaines vérifications

Pour rappel, le casier judiciaire se divise en trois bulletins distincts :

  • Bulletin n°1 (B1) : réservé à la justice, il contient toutes les condamnations, même celles effacées.
  • Bulletin n°2 (B2) : accessible à certaines administrations et employeurs pour des emplois sensibles. C’est souvent celui qui fait l’objet des demandes d’effacement.
  • Bulletin n°3 (B3) : destiné à l’usage personnel, il est consulté par les particuliers pour des démarches administratives classiques.

Avant de déposer une demande, il est crucial de savoir sur quel bulletin figurent les mentions que vous souhaitez effacer (v. : Casiers judiciaires B1, B2 et B3 : comprendre les différences en 5 minutes).

Pour ce faire, il vous faudra procéder à une double vérification :

  • D’une part, il faudra vérifier lequel parmi ces bulletins sera susceptible d’être examiné et donc poser problème dans vos démarches. Selon, vous devrez opter pour une procédure aux fins d’effacement du B1 ou seulement du B2.
  • D’autre part, il faudra s’assurer que la condamnation qui a donné lieu à l’inscription de la mention à votre casier judiciaire est effectivement présente. Selon le bulletin concerné, il vous sera nécessaire soit d’obtenir une copie de l’extrait du B3 ou soit de consulter l’extrait du B2 de votre casier judiciaire directement au tribunal.

Une analyse préalable de vos besoins est ainsi primordiale pour éviter des démarches inutiles.

Fournir un dossier incomplet

Tout d’abord, il doit être rappelé que la demande aux fins d’effacement du casier judiciaire doit répondre à des conditions formelles.

L’article 702-1 du code de procédure pénale (CPP) prévoit que le condamné doit préciser la date de la condamnation ainsi que les lieux où il a résidé depuis sa condamnation ou sa libération.

L’erreur à ne pas commettre est donc d’omettre certaines mentions que la requête doit absolument comporter.

L’autre erreur fréquente ensuite est de présenter un dossier incomplet.

Des pièces manquantes ou incomplètes peuvent entraîner un rejet ou un retard dans le traitement de votre requête.

Pour que le procureur puisse examiner votre requête, il est indispensable de fournir un certain nombre de pièces, telles que :

  • la/les décision(s) judiciaires liées à votre condamnation (jugement, arrrêt…)
  • les pièces justificatives attestant de votre réhabilitation (paiement des amendes, exécution des peines),
  • les documents utiles concernant votre situation personnelle et professionnelle.

Pour éviter cet écueil, préparez soigneusement votre dossier en établissant une liste détaillée des documents nécessaires. Vérifiez ensuite leur exhaustivité avant de le soumettre.

Ne pas respecter les délais légaux pour initier la procédure aux fins d’effacement du casier judiciaire

La demande aux fins d’effacement des mentions du casier judiciaire ne peut pas être introduite à tout moment.

En effet, l’article 702-1 du CPP impose que la personne condamnée respecte un délai de 6 mois à compter de la décision définitive avant d’initier une telle demande.

Dit autrement, une fois le jugement pénal prononcé, vous ne pourrez pas immédiatement déposer votre demande aux fins d’effacement de votre casier judiciaire (à la différence de la procédure d’effacement du TAJ :  v. La procédure d’effacement du TAJ : questions fréquemment posées).

Vous devrez attendre que s’écoule le délai de recours (appel ou pourvoi) puis le délai de 6 mois avant de déposer votre requête aux fins d’effacement du casier judiciaire.

De même, si vous décidez d’introduire une procédure dite de « réhabilitation judiciaire », des délais devront également être respectés avant d’initier une telle procédure, selon la condamnation que vous souhaitez effacer (1 an, 3 ans ou 5 ans v. : La réhabilitation judiciaire : comprendre la procédure en 10 minutes).

En cas de non-respect des délais légaux, vous vous exposerez à ce que votre demande soit immédiatement considérée comme irrecevable.

Adresser la demande d’effacement à la mauvaise personne

La demande d’effacement du casier judiciaire doit toujours être adressée au service du parquet ; encore faut-il savoir lequel…

Pour éviter de déposer la demande auprès du mauvais procureur, il faut se référer aux articles 702-1 et 703 du CPP.

Selon ces articles, la demande d’effacement du casier judiciaire devra être soumise aux services du parquet de « la juridiction qui a prononcé la condamnation ou, en cas de pluralité de condamnations, [de] la dernière juridiction qui a statué ».

Si la dernière juridiction qui a statué est une cour d’assises, la demande sera alors introduite auprès des services du parquet de la chambre de l’instruction dans le ressort de laquelle la cour d’assises a son siège.

Conclusion

L’effacement du casier judiciaire est une démarche technique qui exige une connaissance approfondie des procédures judiciaires.

Aussi, investir dans les conseils d’un avocat augmentera considérablement vos chances de succès.

L’avocat vous offrira plusieurs garanties pour optimiser vos chances de réussite :

  • Le choix adéquat de la procédure pour effacer votre casier judiciaire (réhabilitation judiciaire ou non)
  • L’assurance que votre dossier sera complet et argumenté
  • Le respect des règles de forme que doit satisfaire votre demande d’effacement du casier judiciaire
  • Le respect des délais légaux,
  • La garantie que les services du parquet compétents seront saisis de votre demande
  • Votre assistance et/ou représentation lors de l’audience devant la juridiction qui statuera sur votre demande.

Pour obtenir un avis personnalisé sur votre situation, n’hésitez pas à nous contacter. Nous serons ravis de vous accompagner et de mettre notre expertise à votre service pour défendre vos droits et protéger vos intérêts.